Deuxième vidéo et résultats correspondants
Deuxième vidéo et deuxième classe
La deuxième séquence filme des élèves de première (25 élèves dont 5 garçons et 20 filles) en escalade le lundi de 10h à 12h. Il s’agit de la troisième séance du deuxième cycle de mi décembre. Cette séance avait pour objectif de permettre aux élèves d’assurer de façon sécuritaire à savoir gérer le risque sans pour autant aider et limiter les mouvements du grimpeur. Les objectifs de la séance étaient les suivant : gérer la sécurité de mon camarade par un assurage en moulinette et à l’aide de la communication. A la fin d’une situation proposant aux élèves assureurs de se bander les yeux pour percevoir les sensations propre à l’assurage, corde en tension, automatisation des gestes, je m’aperçois que les élèves ont tendance à trop tendre la corde voir à soulever hisser le grimpeur.
Il semblerait, sans entrer dans le détail de l’analyse que tout comme précédemment, les échanges sont centrés sur la définition des buts à atteindre (même quantité d’échange que lors de la première vidéo) et qu’un léger effort ait été réalisé afin de clarifier les liens entre les buts et les opérations à effectuer. A ce stade de l’analyse l’évolution de ma compétence professionnelle ne semble pas significative.
a- Type d’étayage :
Il semblerait cependant qu’au niveau du type d’étayage ma pratique professionnelle ait sensiblement changé. En effet, selon le codage, le type d’étayage exclusivement utilisé est la signalisation des caractéristiques déterminantes de l’action. Si je me réfère aux recherches de Méard et Bertone décrites dans le cadre théorique, en questionnant les élèves sur les caractéristiques significatives de l’action en leur permettant d’avoir accès à ce type d’informations, je permets aux élèves de réaliser un lien entre les buts de l’action et les opérations à réaliser ce qui nous permet de construire un sens commun et plus exactement dans le cadre de cette activité un langage commun.
b- Analyse relative au type de but utilisé
Tout comme précédemment, les buts donnés dans les échanges sont des buts de maîtrise et centrés sur les habiletés motrices. Ce qui diffère par rapport au verbatim précédent est qu’ils commencent à être intrinsèques et sociaux dans le sens ou de l’autre coté de la corde se trouve la vie d’un camarade et par la même la sienne. De ce fait, l’activité même et le but sécuritaire se veulent sociaux. L’élève a tout intérêt à identifier et intégrer ce but car cela concerne aussi sa propre sécurité. Les buts sont précis et contrôlables ce qui engendre des incidences directes sur l’implication de l’élève dans l’action. En effet, nous pouvons l’observer au sein même de la qualité des échanges, de la recherche des élèves pour apporter de nouvelles solutions à mes interrogations.
Analyse relatives aux liens entre les buts et les opérations à réaliser
Là encore je peux percevoir une nette amélioration, puisque les élèves sont capables d’argumenter sur mon raisonnement (ligne 12 et 15), les opérations sont identifiées de façon assez claires cependant au regard de ces opérations je ne perçois pas de réels contenus d’enseignement sur le comment faire. En effet, les indications données portent sur le quoi faire (la corde doit être en tension sans être « sec »), une référence est faite en ligne 13 (il faut ravaler la corde) mais une question demeure : oui mais comment faire?
En définitive, il semble qu’en ce milieu d’année, mon souci professionnel soit de donner un ensemble d’informations supplémentaires sur le quoi faire et le pourquoi permettant un réel lien entre les buts et les opérations à réaliser. Cela semble favoriser la construction d’une signification commune et de permettre aux élèves de mieux cerner l’intérêt des apprentissages, le sens du savoir enseigner. Pourtant pour qu’il y ait une réelle modification des conduites motrices, il me semble important de donner des outils aux élèves sur le « comment faire », des contenus d’enseignement moteurs sur la réalisation à exécuter. En effet, pour qu’il y ait une meilleure interprétation de ce que nous avons évoquer (corde en tension mais pas sec), je suis passée de groupe en groupe lors de la grimpe d’un élève pour redonner des indicateurs puisque les élèves m’interpellaient (là madame c’est tendu mais c’est pas sec hein ???).